La stratégie pédagogique dans l’aménagement linguistique

Jean-Claude Boulanger (Université Laval)

La stratégie d’aménagement linguistique

Ce n’est que récemment que les liens nécessaires entre linguistique, terminologie et développement ont été examinés attentivement (voir Corbeil, 1984, p. XV et suiv.). Les relations qu’entretiennent ces concepts au regard des programmes de coopération internationale ont permis d’élargir les perspectives de la terminologie. Dans les milieux occidentaux, la terminologie était vite devenue un instrument propre à favoriser ou à améliorer la communication scientifique et technique dans le cadre de certaines activités socioprofessionnelles définies par voie législative. Il s’agissait presque essentiellement de sociétés développées dans lesquelles les langues jouissaient déjà d’une position enviable mais qu’il fallait rééquilibrer ou renouveler. Encouragé économiquement et politiquement, l’effort consenti pouvait démarrer sur des chapeaux de roue et produire rapidement les premiers résultats. Les conditions ambiantes ont encouragé les réflexions sur la terminologie et sa dynamisation.

On a organisé la terminologie, sur le plan théorique, en élaborant des principes et des méthodes de recherche puis en instaurant un enseignement universitaire et des cadres de formation; sur le plan pragmatique, on a constitué des outils tels que les banques de données terminologiques et les réseaux de coopération internationaux en vue de la diffusion des terminologies. Cet ensemble de données théoriques et pragmatiques a mûri pour déboucher, il y a quelque temps, sur la concrétisation d’une expertise internationale qui rencontrait des besoins émergeant des sociétés dé l’hémisphère sud. Ces sociétés réfléchissaient alors aux moyens d’action les plus aptes à soutenir les projets d’aménagement linguistique en gestation.

Le contexte du développement fournit donc l’occasion favorable d’étendre considérablement le champ d’action de la terminologie en y greffant une partie des activités d’aménagement d’une société donnée. Ainsi, plusieurs programmes d’aménagement incluent des préoccupations terminologiques dans les secteurs de la politique (lois et règlements), de l’éducation (principes d’alphabétisation, élaboration de matériaux didactiques), de la langue (description des langues, fabrication de dictionnaires de langue, réflexions sur la norme), des sciences et des techniques (préparation de dictionnaires terminologiques) et des activités personnelles et collectives de la société en question (amélioration de la qualité de la langue, ouverture sur le monde par la communication).

Si l’on conçoit « qu’il ne peut y avoir développement sans aménagement linguistique ni aménagement linguistique sans terminologie » (Corbeil dans Rondeau, 1984, p. XV), l’équation demeurera incomplète sans l’inclusion d’une concertation au niveau des stratégies à mettre en œuvre. Dans l’optique du développement linguistique, je retiens d’une manière non exhaustive quatre des stratégies auxquelles il faut recourir pour parvenir à un aménagement linguistique global des sociétés « australes » :

  1. la stratégie politique qui fait foi de tout et sur laquelle repose la décision de procéder à l’aménagement, de même que la responsabilité d’édicter les lois et règlements y afférents. Les instances politiques délégueront à des institutions et à des organismes la réalisation et la gestion du programme linguistique, comme par exemple, le choix de la terminologie comme moyen d’accès au monde des technologies et des sciences nouvelles.
  2. la stratégie linguistique de laquelle dépendra l’envergure du programme de la stabilisation et du développement de la langue ou des langues. Je pense, par exemple, à l’inclusion dans un tel programme des volets phonétique, orthographique, grammatical, lexical, lexicographique et terminologique, chacun répondant à une phase précise de l’aménagement. Les besoins vont en effet de la stabilisation d’une langue à tous les niveaux (ex. langue africaine, langue créole), à l’engagement immédiat dans la recherche terminologique, certaines des étapes préliminaires étant déjà franchies (ex. langue arabe, langue espagnole de l’Amérique).
  3. la stratégie sociolinguistique qui concerne les décisions à prendre à propos des aspects comme la variation linguistique, la langue standard, la qualité de la langue, la norme, la régulation linguistique, le bi- ou le multilinguisme, etc.
  4. la stratégie pédagogique qui vise à assurer l’accomplissement, le suivi et le contrôle des programmes d’aménagement définis par les autres stratégies. La formation de futurs langagiers, aménageurs et terminologues est une condition sine qua non du succès des projets d’aménagement.

Pour être efficace, l’aménagement linguistique doit donc compter sur un ensemble de stratégies. Celles-ci constituent la partie exécutive qui s’occupe de la mise en œuvre des ressources susceptibles de répondre aux impératifs de l’aménagement. Les quatre stratégies mentionnées sont de cet ordre. D’autres interventions sont évidemment possibles, comme la stratégie purement éducationnelle, qui s’occupe du processus de la scolarisation, et la stratégie culturelle. Toutes ont un impact considérable dans l’évolution du développement.

Parmi les opérations d’exécution de l’aménagement, la stratégie pédagogique prend un relief particulier. C’est au seuil de la formation que le projet d’aménagement peut être inculqué, puis assumé; les motivations sociales, psychologiques, économiques ou politiques y sont présentées et expliquées de manière à ce qu’elles soient entretenues et qu’elles se perpétuent dans le contexte professionnel.

La formation de terminologues ou d’agents aménageurs se répartit en deux niveaux distincts :

  1. la formation de base, telle qu’elle est déjà structurée dans quelques universités et certains organismes de terminologie. C’est le circuit habituel, c’est-à-dire l’enseignement des principes et des méthodes de la terminologie à une clientèle donnée en vue de la maîtrise des mécanismes fondamentaux de la terminologie. L’objectif est de préparer des terminologues-terminographes.
  2. la formation des formateurs de terminologues, niveau supérieur pour lequel il existe à l’heure actuelle très peu de programmes de coopération structurés. Ce volet s’adresse en priorité aux futurs didacticiens de la terminologie ou encore à ceux qui doivent prendre la direction de projets d’aménagement linguistique et terminologique.

Le consensus atteint, un peu partout sur la planète, à propos de la phase initiale de la formation académique doit aussi être envisagé pour l’étape subséquente. En effet, les programmes de formation de base sont nombreux et similaires partout où s’enseigne la terminologie. L’uniformisation des programmes s’est accomplie en souplesse, ce qui a permis l’accommodement de certaines phases de la formation à des exigences contextuelles, surtout dans le monde occidental. Le déplacement vers la zone sud et l’inclusion de préoccupations développementales constituent une suite naturelle à l’essor originel.

L’élargissement puise ses raisons d’être à deux sources qui se rejoignent pour former un tout :

Propositions pour une stratégie pédagogique

Dans la première partie de cet exposé j’ai évoqué le contexte environnemental et statué sur les rapports entre les projets d’aménagement linguistique, de développement social et de formation dans le cadre de la coopération internationale. Or, qui dit coopération dit échanges de biens ou dé services. Dans notre situation, il s’agit pour les mieux nantis en matière d’expérience terminologique de faire profiter les demandeurs de cette expérience, sans pour autant créer un climat d’impérialisme terminologique intellectuel.

Avant d’aborder les grandes lignes d’un curriculum international de l’enseignement et de la formation en terminologie dans le contexte développemental, il convient de rappeler quelques notions fondamentales.

  1. Les réalités des pays du Sud ne sont pas toujours identiques à celles des pays du Nord. Les manières de penser, de percevoir le monde, donc de le rendre ou de l’expliquer à l’aide de mots ou de termes diffèrent. Des concepts usuels dans un univers sont tout à fait inconnus dans l’autre, des idées ne peuvent pas être exprimées dans une langue étrangère ou sont mal perçues vraisemblablement parce que les usages, les mœurs, les faits de civilisation et de culture marquent profondément chaque société et, par conséquant, chaque langue. Les façons de vivre, de travailler, de se former constituent parfois des obstacles majeurs aux contacts interlinguistiques et interculturels. Il faut donc distinguer, puis reconnaître les particularités afin d’éviter les confusions.
  2. L’enseignement de la- terminologie et la formation des terminologues procèdent d’une idéologie, non seulement politique, mais aussi scientifique. L’idéologie qui est préconisée ici soutient que la terminologie repose sur un corps de doctrine constitué par la linguistique théorique et appliquée.
  3. La terminologie est duelle, c’est-à-dire qu’elle est constituée d’une double réalité : la théorie et la pratique, versants indissociables d’une même chose, que l’on retrouve dans tout geste terminologique quel qu’il soit. Les réflexions théoriques nourrissent donc les pratiques individuelles ou institutionnelles et vice-versa.
  4. La terminologie est une discipline organisée. Le développement actuel des connaissances en terminologie, un peu partout sur la planète, et leur systématisation ne laissent plus guère de place à l’improvisation.
  5. Personne ne peut s’improviser terminologue. On devient terminologue grâce à l’acquisition d’un bagage de connaissances et d’une formation précise où pratique et théorie sont étroitement liées. Corollairement, on ne s’improvise pas non plus formateur sans être passé par un moule. Dans un cas comme dans l’autre, l’autodidactisme conserve encore une certaine valeur, mais celle-ci s’atténue en face des programmes de formation structurés.
  6. Les situations-types de l’aménagement linguistique et de l’enseignement de la terminologie ont donné naissance à des universaux dans les principes d’aménagement et les grandes thématiques à explorer dans le cadre de la formation de terminologues et d’aménageurs.

Le programme de formation des formateurs s’inscrit dans un processus pyramidal qui répond à des contraintes aussi simples que la disponibilité permanente des experts étrangers et à la logique du transfert des compétences. Il s’agit donc de former un personnel spécialisé dans les travaux de terminologie, théoriques et pratiques, et capable de prendre la relève afin d’assurer à son tour la formation de didacticiens qui, eux, seront chargés de la généralisation de l’instruction des futurs terminologues, des terminographes ou des spécialistes d’un domaine selon leurs besoins spécifiques (voir la figure 1). La responsabilité des experts internationaux s’estompera au fur et à mesure que l’on se rapprochera de la base de la pyramide pour disparaître au niveau du seuil de transfert. Ils ne prennent charge que du stade 1 qui correspond au démarrage aménagemental. Le stade 2 correspond à l’autochtonisation de la formation. Le passage entre les stades 1 et 2 constitue le seuil de transfert des compétences. L’interaction entre les stades est constante. Elle aura lieu par l’intermédiaire des futurs experts nationaux qui seront chargés d’assurer les liaisons en matière de coopération nationale et internationale.

La clientèle-cible est difficile à identifier très nettement puisque des interférences sont toujours possibles. Ainsi, une seule personne peut appartenir à plusieurs des catégories suivantes :

Il en va de même pour les formateurs qui peuvent être recrutés dans l’une ou l’autre de ces catégories.

D’un point de vue extrinsèque au contenu même des programmes, la stratégie pédagogique présente diverses caractéristiques :

D’un point de vue intrinsèque, le contenu d’un programme de formation de haut niveau doit incorporer les grandes thématiques qui reflètent les expériences universelles.

  1. Qu’est ce que la terminologie et pourquoi la terminologie? Il s’agit ici de façonner un conditionnement psychologique vis-à-vis la terminologie et de circonscrire son rôle dans une structure comme celle de la francophonie, de l’hispanophonie, de la créolophonie, de l’africanophonie, de l’arabophonie, etc. Ce chapitre permet d’examiner quelques grandes constantes comme :
    • l’histoire et la place de la terminologie dans la société contemporaine;
    • les rapports entre les civilisations pré-industrielles, industrielles et post-industrielles;
    • le développement des langues et la communication interlinguistique qui créent des exigences;
    • l’impact économique de la terminologie dans l’essor mondial, au Nord comme au Sud.
  2. Les aspects linguistiques de la terminologie. Située au carrefour des sciences du langage, elle a conforté ses positions en faisant appel à des contributions de la lexicologie, de la sémantique, de la morphologie (formation des mots, néologie), de la lexicographie et de la traduction lorsqu’elle s’exécute en contexte bi- ou multilingue.
  3. Les fondements pragmatiques de la terminologie. C’est là qu’on retrouve toute l’essence de la terminologie, ce qui en fait une discipline à part entière. Les systèmes de notions et le rôle de la documentation, les principes et les méthodes de recherche longuement mûris au soleil de l’expérience justifient toute la raison d’être de la terminologie.
  4. Les aspects informatiques en terminologie. L’ère post-industrielle oblige à une ouverture vers les banques de données terminologiques et la micro-informatique. Comme outil de recherche et de diffusion, l’informatique apparaît comme une contribution logistique irréfutable à condition que l’intégration de ces puissants moyens soit modelée sur les capacités et les ressources d’aménagement disponibles.
  5. Les aspects sociolinguistiques de la terminologie. Ils réunissent les éléments qui justifient la mise en œuvre puis la réalisation d’un programme déterminé : aménagement linguistique total, norme et normalisation, qualité de la langue et des langues, variation linguistique, évolution de la langue ou des langues, etc. En somme, il s’agit ici d’examiner les rapports du langage avec le psychologique.

Les contenus de programmes esquissés précédemment ont été testés à quelques reprises dans des contextes géographiques différents et dans des situations d’accueil variées. Tantôt les formateurs se sont rendus sur le terrain des formés, comme ce fut le cas à Caracas, en 1983, lors du Primer seminario de terminologia, au cours duquel des experts québécois et danois ont répondu à l’appel de l’Université Simon Bolivar, ou encore lors du colloque de Kigali, en février 1984, organisé dans le cadre de la mission du Professeur G. Rondeau et qui a permis à des experts universitaires et institutionnels québécois de se rendre au Rwanda. Tantôt, ce sont les formés en puissance que se sont rendus sur le terrain des formateurs, comme ce fut le cas pour des représentants du Rwanda, du Cameroun, du Mexique, de l’Amérique du Sud, du Pays basque (Euskadi), de la Catalogne, des pays arabes, etc., qui ont visité des institutions comme le GIRSTERM, l’Office de la langue française et la Direction générale de la terminologie et de la documentation, respectivement au Québec et au Canada.

Tantôt enfin, les deux groupes (formateurs et formés) se sont, pour ainsi dire, retrouvés en terrain neutre, comme ce fut le cas pour les diverses réunions de perfectionnement par zone géographique et communauté d’intérêts. Les rencontres du groupe Nordterm, du Réseau international de néologie francophone et de l’institut de linguistique international en pays arabes sont de ce type.

Nonobstant les obstacles financiers prévisibles, il faut encourager la poursuite de telles rencontres et trouver les moyens d’abolir l’une des difficultés majeures inhérentes à ce genre de séances de formation, c’est-à-dire l’isolement dans lequel chacun se retrouve une fois retourné chez lui. L’enthousiasme du début fait parfois place à l’indifférence massive ou au découragement collectif en face de l’himalaya terminologique à escalader afin de voir s’accomplir les changements envisagés. L’amorce du processus entrepris en milieux survoltés artificiellement ne saurait suffire. Dans cette perspective, les coopérateurs doivent proposer des solutions adéquates et prévoir des programmes à long terme.

Conclusion provisoire

Les infrastructures des jeunes Etats souffrent actuellement de certaines insuffisances ou lacunes dues au caractère récent de leur émergence politique et au désir d’accéder le plus rapidement possible au marché international. Dans l’optique du transfert des technologies, dans lequel la terminologie joue un rôle important, le décalage entre les sociétés industrialisées et surindustrialisées et les sociétés en phase d’industrialisation au sortir de l’ère agricole, le décalage, dis-je, doit être considéré et évalué à sa juste mesure.

Il faut créer un climat de vie communautaire qui permette une confrontation des expériences du Nord avec celles du Sud dans un contexte d’échanges. Encore une fois, il est hors de question de dire à l’autre quoi faire; il s’agit plutôt d’indiquer ce que d’autres ont fait et pourquoi, d’en tirer les leçons et d’en partager les bénéfices. C’est aux Arabes, aux Africains, aux Latinoaméricains, aux Créoles à accepter l’expérience qui leur est offerte, à la transformer et à l’adapter à leurs besoins réciproques. Personne ne saurait le faire à leur place ni mieux qu’eux.

Quatre étapes doivent être franchies dans la mise en pratique d’un plan d’action. Elles se déroulent souvent simultanément :

  1. procéder à l’identification, la préparation et l’évaluation des besoins en formation générale et spécifique, en concertation entre les milieux demandeurs et les milieux étrangers;
  2. procéder à la recherche du ou des partenaires de la coopération et des stratèges de la pédagogie;
  3. procéder à l’organisation et à la gestion concertée des stratégies didactiques prônées;
  4. prévoir les mécanismes d’évacuation progressive des coopérants, autrement dit autochtoniser l’expérience.

À la lumière de ce qui vient d’être évoqué, que peut-on répondre à cette question qui commence à préoccuper sensiblement plusieurs milieux : Est-il opportun de continuer à former des terminologues en 1984?

Je réponds oui parce que la terminologie, de par le haut degré de technicité qu’elle a atteint, est le seul moyen de pourvoir toutes les langues des vocabulaires, lexiques, dictionnaires qui leur font cruellement défaut et dont elles ne sauraient se passer. Elles ont un impérieux besoin de ces outils pour demeurer concurrentielles sur le marché linguistique mondial où l’anglais s’inscrit de plus en plus comme la lingua franca, du troisième millénaire, qui se présentera bientôt à nos portes drapé d’une foule de défis nouveaux. Qu’on ne se méprenne pas : l’anglais est une langue véhiculaire précieuse; il ne s’agit pas de le chasser aux confins de l’univers ou de le faire basculer dans l’antimatière. Il faut plutôt conforter et revitaliser les autres langues, encourager le déploiement en toute connaissance de cause de l’éventail des modèles de créativité linguistique afin de participer à la compétition mondiale en rattrapant les retards accumulés.

La mise en œuvre d’une politique pédagogique dynamique de la terminologie est une condition essentielle à la transformation des comportements linguistiques dans les pays, territoires ou États qui prônent un nouvel aménagement linguistique plus adapté aux conditions de vie contemporaine. Mais il est évident que la stratégie pédagogique, tout comme la stratégie linguistique, passe d’abord par la volonté des instances responsables des changements. Sans cette volonté concrétisée dans l’action, la terminologie et tous les programmes de formation ne valent pas un pet de lapin.

L’insertion de la stratégie pédagogique dans l’aménagement linguistique a pour finalité de faciliter la terminologisation d’une société. Le savoir-faire présuppose l’acquisition des connaissances adéquates au propos et le développement d’une compétence dans l’exécution d’un mandat. La compétence ne peut s’acquérir et s’accroître qu’au prix d’une formation poussée et permanente. Le savoir-faire est indissolublement lié au pouvoir-faire. La stratégie pédagogique proposée n’a rien d’isolationniste, ni d’autarcique, ni d’utopique. Elle se veut une fenêtre permanente sur le monde par le truchement de la coopération et des responsabilités réciproques des formateurs et des formés.

Bibliographie

Corbeil, Jean-Claude, (1984), « Aménagement linguistique et développement », dans Guy RONDEAU, Introduction à la terminologie, Chicoutimi (Québec), Gaétan Morin éditeur, p. XV-XXXIV.

Annexe

Figure 1
Schéma qui représente visuellement le stade 1 et le stade 2 décrits ci-dessous.

STADE 1 — Le stade 1 est la réponse à l’appel de l’expertise internationale afin de mettre en place les étapes successives de la formation :

  • 1. Groupe d’experts internationaux (EI) sélectionné pour un projet d’aménagement spécifique.
  • 2. Formation des experts nationaux (EN) par les EI.
  • 3. Formation des didacticiens nationaux (DN) par les EN assistés, s’il y a lieu, par les EI.

Seuil de transfert des compétences et du savoir-faire.

STADE 2 — Le stade 2 est l’accomplissement du programme d’aménagement dans un contexte national. La concrétisation passe par trois étapes :

  • 4. Formation spécifique des DN par les EN.
  • 5. Formation de terminologues nationaux (TN) par les DN assistés, s’il y a lieu, par les EN.
  • 6. Répartition des TN dans les milieux socioprofessionnels ou institutionnels d’un territoire donné.

Référence bibliographique

BOULANGER, Jean-Claude (1986). « La stratégie pédagogique dans l’aménagement linguistique », dans Actes du Colloque international de terminologie: Termia 1984: Terminologie et coopération internationale, Luxembourg, 27-29 août 1984, Québec, Association internationale de terminologie, p. 56-65. [article]

Abstract (anglais)

Teaching Strategy in Language Planning

As an applied and theoretical discipline, terminology lies at the heart of all the major language planning projects currently under way or being considered in the world. As terminology has become independent it has acquired its own set of instruments used at differing levels: term banks, research methodology, cooperation by networks, training and educational programmes, etc. Educational has been one of the areas which have contributed most to terminology’s current dynamism. The university teaching of terminology has made a considerable contribution to its wider popularity and to ensuring its independence within the field of contemporary linguistics. Theoretical reflexion at the universities has led to institutional applications.

The author proposes that the teaching of terminology in linguistics and translation courses is essential to the implementation of a complete strategy for language planning. Any programmed linguistic change needs a teaching strategy which will provide for the training of high-quality terminologists. Such training implies two levels: university training of the usual nature, i.e. lectures and seminars on the principles and methods of terminology for undergraduate and postgraduate students, and the training and advanced training of future teachers of terminology, which also belong to university and postuniversity education, since most of the students involved will be called upon to direct new linguistic and terminological planning projects. In certain circumstances the student may be required to follow a university terminology course.

The author also examines the possibility of drawing up an international curriculum for the teaching of terminology and training of terminologists, and of establishing which needs must be met and which methods proposed for international cooperation.