Peut-on « dictionnariser » le français du Québec[1]?

Jean-Claude Boulanger (Université Laval)

« In eadem lingua saepe diversa locutio fit. » (Saint Jérôme)

« pourquoi les gnolguis xéroxent tout leur comporte sur des gourous baveux ça persécute à force. » (Le Nouvel Observateur, no 1472, 21-27 janvier 1993, p. 66)

Le binarisme normatif

La publication d’un dictionnaire général voulant promouvoir une nouvelle norme surprend toujours. Quand le dictionnaire est l’œuvre de Québécois et qu’il propose une autodescription de la langue française parlée et écrite en Amérique du Nord —comme c’est le cas pour le Dictionnaire du français plus (DFP) et pour le Dictionnaire québécois d’aujourd’hui (DQA)—, cela étonne encore davantage et cela ébranle les colonnes du temple. À coup sûr, le débat sur la ou les normes sera ravivé et alimentera tantôt les discours de la gent journalistique, tantôt les prises de position des enseignants et des milieux culturels, tantôt les savantes analyses et les critiques des linguistes. Même le citoyen ordinaire tient à y mettre son grain de sel, lui qui demeure d’habitude plutôt silencieux quant à la « res lexicographica ». Pendant quelques mois, le Québec se transforme alors en un pays abritant six millions de lexicographes.

Passer d’une norme unique, abstraite, idéalisée et mythique à une norme sociale géographiquement localisée et matérialisée dans un dictionnaire pose la question de savoir si réellement la société d’accueil, et non plus le cénacle des linguistes et des lexicographes professionnels, est disposée à recevoir cette vision renouvelée de la norme de la langue française. « Consigner des emplois québécois dans un dictionnaire est considéré, encore aujourd’hui, comme un exploit qui suscite l’enthousiasme ou comme un acte de provocation » (Poirier, 1992, p. 2).

Le DQA est paru à l’heure où l’activité lexicographique québécoise atteignait un sommet inégalé, à l’heure où la majorité des données sur le lexique québécois sont disponibles et qu’elles attendent leur exploitation et leur mise en cage dictionnairiques. À l’heure également où les nécessités des législations linguistiques coercitives à l’égard du français sont réévaluées, aussi bien en France qu’au Québec, au moment où la francophonie perd des plumes et sans que l’on ne pose jamais sérieusement la question de savoir quelle forme de français il faudrait privilégier au Québec. On veut protéger la langue française mais on n’a pas encore défini collectivement de quel français il s’agit. À ce jour, aucune législation linguistique ne l’a d’ailleurs précisé. Ce silence pourrait signifier qu’un consensus s’est établi sur le choix exclusif du gallofrançais. Mais est-ce vraiment le cas?

Depuis quinze ans, la société québécoise a vu ses préoccupations de description du lexique s’appuyer sur plusieurs éléments. Depuis 1980, on assiste à une production quasi industrielle de dictionnaires qui prennent la langue générale pour cible. Plusieurs de ces ouvrages ont atteint de forts tirages et ils ont fait l’objet d’éditions revues et enrichies. À l’exception des dictionnaires différentiels de Léandre Bergeron et de Lorenzo Proteau ainsi que de quelques curiosités ludiques, il sont fondés sur des méthodes scientifiques et ils justifient leur orientation normative. Les principales causes de la révolution dictionnairique québécoise sont les suivantes, énumérées ci-après sans ordre de priorité :

Concrètement pour le Québec, toutes ces activités socio-linguistiques débouchent sur la reconnaissance de soi, sur le positionnement de la nation dans le temps — l’époque contemporaine — et dans l’espace — l’Amérique du Nord. « Les langues qui se dotent d’une grammaire et d’un dictionnaire amènent les sociétés et les civilisations qui leur correspondent à la conscience de leur identité » (Rey, 1992a, p. 273). Cette instrumentalisation langagière repose sur des considérations d’origine extralinguistique. Aux causes proprement linguistiques, sont en effet sous-jacentes des causes politiques (les législations à l’égard de la langue), des causes sociales (l’identité nationale), des causes littéraires (se dire et se perpétuer dans la mémoire collective par l’écrit et la chanson), des causes culturelles (se situer en Amérique du Nord, dans le monde francophone et dans l’univers), des causes éducatives (appréhender le monde, se reconnaître et se comparer dans sa langue). Au fil des siècles, la langue d’ici s’est résolument adaptée aux conditions de vie de la communauté qui en use. Plus le temps a passé, plus la différenciation avec la mère patrie s’est précisée. Et nul ne saurait nier que la vie québécoise se distingue sous bien des aspects de la vie européenne tout en étant conscient du continuum historique. Les multiples dimensions du lexique reflètent ces divergences. La langue nationale est à la source de toute définition culturelle et le dictionnaire demeure le meilleur porteur des nouvelles frontières de la norme. Il fournit « un reflet analytique des identités culturelles, intégrant la vision du monde et le discours social, abordés par une nomenclature lexicale pertinente, un corpus de définitions et un ensemble sélectif de discours, dis- cours normalisé et discours observé, cette sélection mettant en œuvre les jugements de valeur et les normes sociales » (Rey, 1992a, p. 273). L’idéologie a donc un rôle prédominant et des fonctions à remplir dans toute tentative d’autodescription linguistique d’une société dans un dictionnaire.

C’est dans ce bouillonnement sur les mots, sur le code normatif binaire franco-québécois et sur les idées que s’inscrit le DQA. Les auteurs du dictionnaire savaient pertinemment bien qu’ils bousculeraient de vieilles habitudes et des traditions séculaires, notamment en proposant une description complète et interne de la quasi-totalité du lexique général laurentien. Il apparaît impossible, voire inconvenant, de jeter un regard neuf sur le français du Québec sans réexaminer les fondements de tout l’édifice. La remise en cause du monopole des valeurs normatives exclusivement alignées sur l’Europe ne peut se réaliser sans que soient perturbés les us et coutumes. De là l’importante introduction dans laquelle les lexicographes ont expliqué de manière fort détaillée leur programme, leur méthode ainsi que l’orientation idéologique de l’ouvrage. Cette démarche ne diffère en rien de celles qui inspirent toutes les activités lexicographiques du monde occidental. En cette matière, le DQA n’est ni révolutionnaire ni syncrétique.

Les lectures (?) du dictionnaire qui ont été faites jusqu’à maintenant montrent clairement que certains des aspects fondamentaux du projet n’ont pas été bien saisis, ont été mal perçus, car les opinions médiatiques superficielles ont prévalu, ou pire encore, des pans entiers du dictionnaire furent volontairement ostracisés au profit d’une autre option normative défendue par les critiques à coup de sorties intempestives soutenues par un vocabulaire aux allures plus militaires que scientifiques. Il paraît bien difficile de saisir pleinement la photographie de la langue française québécoise que propose le DQA sans que la consultation de l’ouvrage se poursuive sur quelques pages consécutives dans la section des articles afin de dédramatiser les jugements un peu trop péremptoires qu’on serait porté à prononcer à la simple constatation de la présence dans la nomenclature de quelques mots honnis des tenants du rigorisme linguistique et des puristes. Les autres dictionnaires généraux, en particulier ceux de France, sont tout à coup devenus purs et infaillibles. L’enfer, c’est « nous autres ». À partir de là, il est facile de déboucher sur une forme de manichéisme linguistique exagéré et exacerbé qui détruit les germes de la francophonie, concept qui, à l’heure actuelle, est en outre beaucoup trop politisé au détriment de ses dimensions linguistiques et culturelles.

Là où il faut nier pour affirmer : la vraie nature du DQA

L’odyssée de l’anglicisme

Par-dessus tout, on reproche au DQA un traitement sans nuance des anglicismes. Il va sans dire que le point de vue des auteurs diffère. Ils avaient d’ailleurs prévu des objections à ce chapitre. De là un appareil de précaution clairement exposé dans la présentation (p. XI). Il y est précisé que les anglicismes ont été revus dans les perspectives de l’évolution de la langue d’ici depuis la Conquête et non plus sur la seule base du français de France qui gère ses mots anglais d’une manière totalement différente. « Ce dictionnaire propose délibérément un traitement de l’anglicisme plus conforme au sentiment des Québécois et restitué dans sa véritable perspective historique » (DQA, p. XI). On retrouve dans cette affirmation l’un des deux fondements majeurs du dictionnaire, l’autre étant l’évaluation spécifique du français au Québec. Les anglicismes calqués ou adaptés et sans connotations particulières sont enregistrés sans marque les singularisant (ex. : balle-molle, hors cours) —le DQA ne fournit pas les étymologies— tandis que l’anglicisme qui s’écarte du niveau neutre ou courant est balisé (ex. : fun, straight, wow). Lorsque l’anglicisme ou le calque qui en résulte sont critiqués par différents auteurs, on a, le plus souvent possible, signalé ces réserves dans la rubrique « remarque » (ex. : spécial (II), surtemps, voûte, sens 3). « Par ailleurs, certains anglicismes sémantiques ou des calques phraséologiques ne sont pas étiquetés comme tels; ils se sont si bien intégrés à l’usage qu’il n’a pas semblé opportun de signaler leur origine étymologique anglaise. Ils sont généralement notés comme appartenant au niveau de langue familier (ex. : balance (III), frapper, sens 2, ③ matériel) » (DQA, p. XI-XII). Au besoin, les grandes divisions de l’article identifiées par des chiffres romains, les simples distinctions de sens ou l’homonymie servent d’indices pour signaler le traitement réservé à l’anglicisme. — À noter que pour la seconde édition et compte tenu des objectifs pédagogiques, certaines précisions ont été apportées au chapitre des anglicismes.

Depuis deux siècles, nous fuyons comme la peste tout ce qui peut s’apparenter à de l’anglo-saxon, au point de condamner des mots intégrés depuis fort longtemps dans le lexique français mais qui avaient le malheur d’offrir une résonance ou une consonance anglaises. « Il nous faut reconnaître qu’en matière d’emprunt, tout particulièrement quand il s’agit de l’anglais, nous faisons souvent preuve d’une attitude qui frise l’intransigeance » (Rondeau, 1992, p. 21). Devant les stigmates de l’anglicisme, on a encore tendance à confondre la substance du mot et son poids social comme phare de l’insécurité linguistique. « Or il est évident qu’il ne sera pas possible de faire des dictionnaires du français québécois en excluant les anglicismes » (Poirier, 1992, p. 4), en les ignorant ou en les condamnant en bloc. Au début des années 1960, Victor Barbeau avait déjà attiré l’attention sur le sujet. « Nous protéger contre l’anglais ne signifie pas, ainsi que s’y emploient certains néophytes mal informés, le proscrire. Il s’en faut que tous les anglicismes soient des barbarismes. Le bon usage en a déjà trop accrédité en français pour que nous songions à les écarter. Ils sont indispensables, irremplaçables » (Barbeau, 1963, p. 162).

De Charybde en Scylla : le choc des normes

Des censeurs rappellent périodiquement les lexicographes à l’ordre —à leur ordre, cela va de soi— et décrètent que les Québécois n’ont pas le droit d’être différents, de posséder une part de la langue française, de le dire publiquement et de chercher à articuler collectivement leur norme. Ce comportement contrecarre sans vergogne la définition même du concept de « francophonie » (voir Boulanger, 1985). Pourtant, tout le monde sait bien que c’est une impossibilité historique, géographique, politique, sociale, culturelle et éducationnelle que tous les francophones parlent et écrivent exactement la même langue française. Le mimétisme total est devenu une utopie. « Comme toute langue, le français est une abstraction qui recouvre une multitude de faits. À chaque époque, dans chaque milieu, selon chaque situation, un système de règles et un ensemble mouvant de signes que ces règles mettent en œuvre construisent une identité » (Rey, 1992b, p. 829). Sur d’autres plans, ce constat avait déjà été effectué par de nombreux chercheurs, par exemple par Victor Barbeau lorsqu’il écrivait : « Nous ne parviendrons jamais à synchroniser notre parler avec celui des Français » (1963, p. 101). On retrouve le même discours litanique sous la plume de plusieurs linguistes, écrivains et intellectuels québécois. Pour Bernard Saint-Jacques, il « semble donc illusoire de la part d’une certaine élite québécoise de vouloir réinstaurer la norme du « français standard ». On ne peut demander indéfiniment au peuple québécois de s’adapter à une norme linguistique qui a très peu en commun avec sa propre culture » (1990, p. 234). Pour bien des observateurs, il est clair que le français est une langue fragmentée; une mosaïque, et qu’il l’a toujours été depuis l’époque du roman parlé, puis écrit par les héritiers des Romains et des Gaulois. Nombre de facteurs évolutifs linguistiques et extralinguistiques sont à l’origine de la construction des langues et de leurs variétés.

Les dictionnaires comme le DQA et bien d’autres attestent de l’existence et des niveaux d’emploi des mots, ils en rendent compte, ils ne les inventent pas. En tant qu’outils descriptifs, les dictionnaires de langue sont à la remorque des mots, jamais ils ne précèdent le cortège normatif. Ils témoignent des phénomènes sociaux et des mots pour les dire, au contraire des ouvrages dirigistes comme les dictionnaires de difficultés. Le dictionnaire offre un reflet analytique des identités culturelles mettant en évidence des jugements de valeur et des normes sociales (voir Rey, 1992a, p. 273). Le défi consiste alors à savoir comment construire une identité nationale sur les bases d’une variété de langue légitime qui se développe à un autre rythme que la variété-mère. Le dictionnaire le plus efficace est celui qui rend le mieux, aux plans lexical et sémantique, la vision du monde d’une nation. « On doit admettre enfin que la fonction sociale de toute langue correspond à une sémantique culturelle, qui caractérise la vision du monde propre à chaque civilisation » (Rey, 1992a, p. 270). C’est ainsi qu’en consignant un vocable, le lexicographe n’a nullement la prétention de le recommander ou de le désavouer. « Cependant, en diffusant des informations et des explications qui n’étaient pas connues de l’ensemble des usagers de la langue et qui sont susceptibles de les influencer, le lexicographe contribue à fixer les opinions sur lesquelles se construit la norme de la communauté » (Poirier, 1992, p. 5).

Depuis la parution du DQA, la propension à sacraliser les dictionnaires de France et à en faire des évangiles normatifs renaît avec vigueur et exaltation. Cette attitude de pétrification est fondée sur un esprit réducteur qui fonctionne par exclusive dans les deux directions; D’une part, on passe complètement sous silence les milliers de mots qui, dans les répertoires hexagonaux, s’écartent du niveau de langue standard et qui choquent la bienséance, aussi bien en France qu’ici; d’autre part, on tire du dictionnaire laurentien la seule portion du vocabulaire qui est déjà classée hors norme par les lexicographes, tout en prenant soin d’omettre les balises qui jalonnent les articles (ex. : pogner) ou les remarques critiques qui les terminent (ex. : déductible). De fait, on a davantage jugé les intentions et l’idéologie des auteurs plutôt que les méthodes de description et le contenu réel de l’ouvrage. (Boisvert, Deshaies, Boulanger, Duchesneau, 1993).

Bien des mots, souvent inutilement méchants ou vengeurs, parfois injustes ou frisant l’insulte, pour accepter qu’être de quelque part, c’est aussi accepter que le français d’Amérique possède une légitimité, reconnue partout ailleurs dans le monde francophone, sauf sur ce continent. Il faut cesser de nier l’existence de traits linguistiques spécifiques au français nord-américain. Le DQA n’a aucunement la prétention de chasser les autres dictionnaires du paysage linguistique québécois, ni de se substituer à d’autres bons ouvrages de référence québécois ou français. Dans l’optique des concepteurs et des rédacteurs, le DQA s’ajoute aux outils déjà disponibles afin d’aider les Québécois et les Québécoises à mieux comprendre toutes les ramifications de la langue française, à commencer par leur variété légitime, la première qu’ils apprennent à manipuler. « On ne peut continuer à répéter aux Québécois qu’ils parlent une langue dégénérée et abâtardie. En plus de ne rien changer à la qualité de la langue, cette attitude finit souvent par créer un malaise et un sentiment d’infériorité » (Saint-Jacques, 1990, p. 236). La porte est alors ouverte à toutes les hontes : « A speaker who is made ashamed of his own language habits suffers a basic injury as a human being : to make anyone, especially à child, feel so ashamed is as indefensible as to make him feel ashamed of the colour of his skin » (Halliday, 1968, p. 165).

Indéniablement, le risque le plus grand pour une société réside dans le manque d’information sur elle-même, ou pire encore dans le détournement de l’information. Nier l’histoire interne de la langue française parlée et écrite au Québec, nier la Conquête et ses conséquences linguistiques —le purisme n’étant pas le moindre de ces effets—, c’est se refuser à admettre qu’une société francophone ait pu faire évoluer différemment une part de la langue qui rassemble tous les parlants français. Nous savons pertinemment que des aspects de notre français peuvent être améliorés. Il en va de même pour toutes les variétés de la langue. Il n’en reste pas moins que dans son ensemble, le français québécois jouit d’une bonne santé et qu’il est de plus en plus connu à l’étranger. « De manière comparable à l’anglais des États-Unis par rapport à celui d’Angleterre, le français du Québec, passablement écarté de celui d’Europe, tend depuis 1960 à se normaliser, et donc à se stabiliser, et souvent à réduire cet écart » (Rey, 1992c, p. 1685). Le, rapport entre la norme et l’écart, l’anglicisme condamnable et l’anglicisme recevable n’a rien de stable ni de bien établi. Il obéit à une dialectique manichéenne dont les composantes se modulent au rythme des métamorphoses historiques, tout en maintenant certains fondements qui règlent les évolutions de longue durée. C’est de cette régulation dont rendent compte les dictionnaires en tentant de relativiser les perturbations venant de l’extérieur, la référence française, la référence anglo-canadienne et la référence étatsunienne dans le cas présent. La convergence entre le français d’ici et les français d’ailleurs se concrétise chaque jour davantage, chaque communauté luttant contre les mêmes maux. Nul doute qu’il y a moyen d’envisager l’avenir sans biffer les carnets de l’histoire. Notre français est capable de rigueur, de création et de représentation nationale, interfrancophone et internationale. Nul ne peut le nier. La compétence langagière d’une société, c’est aussi adapter la supranorme commune quand il le faut. Toutes les normes du français se valent, mais elles ne valent pas toutes en même temps sur un même territoire. Une seule est matérialisée et autodécrite à la fois. Le double pari du DQA a consisté d’une part, à faire connaître cette richesse lexicale, à fonder le rapprochement et la fusion de plus en plus perceptible tout en croyant à l’ouverture du Québec sur le monde et vice-versa; d’autre part, à poser la question de savoir si, à la lumière de son histoire séculaire, la langue française du Québec avait le droit d’être légitimée et dictionnarisée? Le français québécois a un urgent besoin que des Prométhées prennent charge de l’œuvre et la poursuivent[2].

Bibliographie

Linguistique

Dictionnaires

Notes

[1] Cet article est une version réaménagée d’une conférence prononcée à l’Office de la langue française, à Québec, le 26 mars 1993. L’insertion de diverses citations d’auteurs n’a d’autre but que d’illustrer que depuis trente ans, de nombreuses personnes ont déjà pris la défense de la norme nationale; pour montrer aussi que les Québécois ne sont pas les seuls à se (dé)battre dans l’arène du binarisme normatif. Enfin, merci à Jean-Yves Dugas pour la relecture de ce texte et pour ses conseils avisés.

[2] La deuxième édition du Dictionnaire québécois d’aujourd’hui est parue en juillet 1993. Elle comporte surtout des corrections typographiques; les marques d’usage devant chaque mot dans les renvois analogiques ont été généralisées; la différence entre mot anglais et anglicisme a été clarifiée; les auteurs ont également introduit des remarques dans les articles où cela paraissait nécessaire, notamment dans les cas d’anglicismes sémantiques; enfin, quelques ajustements mineurs ont été apportés dans quelques articles. Aucun nouveau mot n’a été ajouté.

Référence bibliographique

BOULANGER, Jean-Claude (1994). « Peut-on “dictionnnariser” le français du Québec?, Terminogramme, no 71, hiver, p. 1-5. [article]